Ils sont en grève et attendent avec impatience septembre pour faire entendre encore plus leurs revendications, pendant la 126e édition du congrès national des sapeurs-pompiers de France, qui se tiendra chez eux, à Vannes dans le Morbihan (56), du 18 au 21 septembre 2019.
À l’appel de sept de leurs syndicats, les pompiers sont en grève. Cette grève commence à partir du mercredi 26 juin jusqu’au 31 août 2019.
Brassards à la manche, banderoles sur les casernes, pancartes sur les camions. À partir de ce mercredi matin et jusqu’au 31 août, les pompiers seront en grève, indique leur préavis déposé par sept syndicats, représentant « plus de 85 % des sapeurs-pompiers professionnels ». Tour d’horizon des revendications.
«On se déplace pour des dentiers bloqués »
Pour l’Unsa , il faudrait d’abord « revoir en profondeur le secours d’urgence aux personnes (Suap) », c’est-à-dire le système de secours, qui sollicite les pompiers pour des missions parfois en dehors de leurs attributions. Jérôme François, secrétaire général de l’Unsa SDIS évoque ainsi des déplacements pour « dentier bloqué », « jeune fille en pleurs » ou « ado qui ne veut pas faire ses devoirs ».
Le syndicaliste schématise : « Il y a de moins en moins de médecins, les gens appellent le 15 qui nous déplace pour tout et n’importe quoi. On est le dernier maillon de la chaîne ». « Il faut recruter en zone urbaine mais dans certains départements, il faudrait surtout recentrer nos missions », revendique-t-il pour l’Unsa.
Un manque de pompiers professionnels ?
En 2017, les effectifs des pompiers étaient composés à 79 % de volontaires. Mais ce système ne tient plus, selon le syndicat majoritaire FA/SPP-PATS. « Comme les urgences ou la police, le service public de secours est malade, sauf que pour nous l’Etat se cache derrière les pompiers volontaires », dénonce son président André Goretti. « Le service public de secours ne peut pas être dépendant de volontaires, qui ont un autre travail à côté. Il faut reconstruire ce service, et il faut que le gouvernement nous en donne les moyens. On pallie tous les manquements de l’état. Il faut recruter des professionnels !» Selon lui, leur métier qui s’apparente de plus en plus à un travail de « taxi-ambulancier » est désormais fait « au détriment de nos missions principales, comme le secours ».
Depuis 2012, les effectifs des pompiers sont relativement stables. Un rapport de 2018 indique ainsi qu’en 2012, les effectifs comptaient 197 986 pompiers volontaires pour 40 343 professionnels. En 2017, les volontaires étaient 194 975, les pro 40 537.
Ce qui augmente en revanche, c’est le nombre d’interventions. Ainsi en 2017, une personne sur trois avait fait appel à des pompiers qui ont effectué 4 651 500 interventions. C’est près de 400 000 interventions de plus qu’en 2012.
Une augmentation de « la prime de feu » à 28 %
Cette gratification, équivalente à la prime de risque d’un salarié aux conditions de travail difficiles, est actuellement de 19 %. « La police est à 26 %, indique Jérôme François, il faut qu’ils reconnaissent notre métier et ses risques à leur juste valeur ».
Les pompiers veulent également le retrait du projet de loi de transformation de la fonction publique. Porté par Olivier Dussopt, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, cette réforme veut rendre la fonction publique « plus attractive et réactive, offrir des parcours professionnels plus diversifiés ». Les pompiers craignent eux un recours massif à des contractuels, sans formation, sans concours. Jérôme François s’inquiète : « Est-ce que demain, on ne va pas nous imposer un officier qui ne connaît rien à notre métier, nos savoirs, techniques et matériels spécifiques? »
Les pompiers dénoncent le coup de com’ de la présidence et réclament toujours des moyens
le 17/07/2019 – https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/
Les pompiers du Morbihan ont entamé en mars un mouvement de contestation pour réclamer des moyens supplémentaires. La situation semblait s’être apaisée en avril avec la promesse d’une étude global sur les besoins. Les pompiers dénoncent des effets d’annonce et veulent des garanties.
Au début du mois de juillet Gilles Dufeigneux, président du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) du Morbihan annonçait dans la presse le recrutement de 100 sapeurs-pompiers professionnels en insistant sur « l’effort considérable » que cela constitue pour le département.
L’annonce qui semble être une bonne nouvelle n’est pourtant n’est pas du goût des pompiers professionnels du Morbihan qui ont appris cela dans les journaux : « derrière le joli paquet cadeau on s’aperçoit en enlevant les départs à la retraite que cela ne correspondrait plus qu’à 22 recrutements effectifs, tout le reste c’est du remplacement » dénonce Gaël Chemin, délégué du personnel.
Lors du Conseil d ‘Administration du 12 juillet la direction a confirmé l’embauche de 100 personnes sur 7 ans et a proposé le recrutement de 7 personnes en 2019. Aussi une prime de 300 euros promises depuis plusieurs mois devrait être effective fin août.
Des propositions qui ne suffisent pas à calmer la colère
Malgré ces propositions les pompiers ne décolèrent pas. Ils réclament toujours un état des lieux global des besoins dans tous les centres de secours du Morbihan. « La direction propose de faire une étude sur les 6 principaux centres de secours du département mais cela exclut de nombreux centres de secours. Ce n’est pas acceptable » explique le représentant des pompiers. La question des régimes indemnitaires pose aussi problème dans les négociations.
Une nouvelle réunion est prévue vendredi 19 juillet entre les représentants des personnels et la direction du SDIS.
En septembre Vannes doit accueillir le congrès national des pompiers, le rendez-vous annuel des 220 000 pompiers professionnels français. Un évenement qui pourrait peut-être jouer en faveur des salariés du SDIS.
Pompiers du Morbihan. Les 10 dates clés d’un conflit record https://www.ouest-france.fr/bretagne/morbihan/pompiers-du-morbihan-les-10-dates-cles-d-un-conflit-record-6313800
Le conflit qui touche le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) du Morbihan vient d’entamer son deuxième mois. Il devient le plus long de l’histoire des pompiers depuis treize ans. Les négociations ont repris entre syndicats et direction, ce mercredi 17 avril, alors que certains pompiers sont menacés de sanctions. Retour sur une grogne historique.
15 mars : début du conflit
Un conseil d’administration du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) met le feu aux poudres. Il refuse d’octroyer une prime de 300 € à ses 500 agents (personnels administratifs et techniques et sapeurs pompiers professionnels). Ces derniers estimaient normal de toucher la même somme que celle versée aux agents du Département, par son président, François Goulard.
17 mars : le conflit s’étend de Vannes aux autres centres
Parti de Vannes, le mouvement de protestation s’étend à d’autres centres de secours, comme ceux de Lorient et d’Hennebont. Tous les véhicules des pompiers portent des inscriptions faisant état du conflit. Des banderoles sont déployées dans les centres de Vannes et de Lorient.
22 mars : première réunion de négociations
Les trois syndicats des pompiers (deux syndicats professionnels et la CGT) rencontrent Gilles Dufeigneux, président du Sdis. Ils font des propositions. Les contre-propositions de Gilles Dufeigneux sont soumises à tout le personnel, au moment de la prise de service ou de la relève. Rien ne filtre de la teneur des discussions.
29 mars : le président du Sdis propose une prime
Le président du Sdis, Gilles Dufeigneux, sort de sa réserve. Dans un entretien accordé à Ouest-France, il se dit prêt à travailler sur une prime exceptionnelle de 300 € « non liée à l’organisation du congrès (N.D.L.R. : le congrès national des sapeurs-pompiers prévu en septembre à Vannes), mais justifiée par cet élément exceptionnel qu’est le congrès ».
2 avril : les négociations piétinent
Les négociations s’enlisent. La direction propose d’ouvrir dès 2022 le nouveau centre de secours de Baden ; une étude pour renforcer le centre d’Auray (cinq pompiers supplémentaires) et des créations de postes (deux formateurs, un demi-poste de médecin, un demi-poste de pharmacien, un poste de mécanicien pour le parc de véhicules). Ses propositions sont insuffisantes selon les pompiers de base qui réclament désormais des recrutements. Manifestation inédite de leur grogne : un feu de palettes est allumé devant le centre de secours de Vannes.
Mercredi 3 avril : le ton monte
La direction du Sdis demande aux chefs de centre que les affiches et inscriptions sur les camions soient retirées. À Vannes, le personnel accepte de retirer les détritus mais pas les affiches. Selon un syndicaliste qui témoigne anonymement, « c’est la base qui mène le mouvement » . Les effectifs sont clairement au cœur du conflit. La création d’une quinzaine de postes est demandée dans un service départemental qui compte 350 pompiers. Le même syndicaliste : « En 1986, à Vannes, il y avait 14 pompiers de garde pour 3 500 interventions annuelles. Aujourd’hui, ils sont toujours 14 pour 7 700 sorties. »
Jeudi 11 avril : reprise des négociations
Les négociations entre les syndicats de sapeurs-pompiers et la direction reprennent à Vannes. La direction propose une prime exceptionnelle de 300 € en juillet, une étude sur les effectifs dans les six centres de secours mixtes, la création de postes (trois formateurs, deux en centre), une étude pour trois postes (mécanique, informatique…), 25 heures pour des pompiers encadrants formateurs payés en heures supplémentaires. La prime exceptionnelle de 300 € pourrait être transformée en une augmentation de 17 € par mois, puis 34 € par mois à partir de juillet 2020.
12 avril : la direction mandate des huissiers
La direction du Sdis (Service départemental d’incendie et de secours) hausse le ton. Elle mandate des huissiers pour constater la présence de banderoles sur les centres de Lorient et de Vannes. Une décision qui s’accompagne d’un courrier adressé aux pompiers. Elle leur demande de retirer les banderoles apposées depuis le début du conflit sur les locaux. Dans son courrier, elle réclame aussi le nettoyage des véhicules, où des slogans ont été inscrits, et annonce des sanctions, si son courrier n’est pas suivi d’effet.
Mardi 16 avril : la menace de sanctions
Le personnel de garde reçoit un courrier envisageant des sanctions disciplinaires à son encontre (avertissement ou blâme), mardi 16 avril, à Vannes, à la veille d’une réunion de négociations entre la direction et les trois syndicats des pompiers. Chaque pompier sera reçu par la direction qui décidera de la sanction, à compter du 28 avril.
Mercredi 17 avril : quatrième round de négociations
Les représentants des trois syndicats de pompiers et la direction s’assoient autour de la table mais l’ambiance est loin d’être au dégel. Les banderoles revendicatives sur le centre de secours et les slogans sur les engins ont été enlevées mais un pompier de base résume, sous couvert d’anonymat, l’état d’esprit général : « Ils tentent de passer sur nous au bulldozer. »
Le conflit vient de battre le record de la grève la plus longue chez les pompiers : c’était au printemps 2006, face à un président nommé Paul Anselin (ex-maire de Ploërmel) qui avait fini par concéder 11 créations de postes.
Cela faisait un mois et demi que les pompiers du Morbihan étaient en conflit avec la direction du service départemental d’incendie et de secours. Ils protestaient contre le manque de moyens humains.
Le jeudi 25 avril, ils étaient à peu près 150 présents à la réunion et ont décidé de suspendre le mouvement jusqu’en juin après deux annonces de la direction : 12 personnes viendront renforcer les rangs d’ici octobre-novembre 2019 et 37 € d’augmentation pour les sapeurs-pompiers professionnels.
Suspendre mais pas arrêter
« Sur les douze postes supplémentaires, il n’y a qu’en réalité quatre recrutements, les autres viendront pallier les arrêts-maladies et départs en retraite« , explique Gaël Chemin, délégué syndical.
Mi-avril, la direction avait déjà annoncé le recrutement de 5 personnes. Le mouvement est suspendu et non pas arrêté définitivement, car une étude sur les besoins en effectifs est attendue. « Bon nombre d’annonces ont été faites hier soir, mais on reste vigilant. Il faut maintenant attendre les conclusions de l’étude« , déclare Gaël Chemin. Les pré-conclusions seront fin-juin. Les pompiers estiment avoir besoin de 40 personnes supplémentaires.
Morbihan. Ça grogne aussi chez les pompiers volontaires
29/04/2019 – https://www.ouest-france.fr/bretagne
« Aucune considération »
Mais le mécontentement gagne désormais des sapeurs-pompiers volontaires. En effet, des banderoles ont également vu le jour ce week-end sur la façade de la caserne d’Elven pour exprimer, là aussi, « un ras-le-bol ». La raison cette fois ? Le départ programmé du chef de centre. En interne, deux candidats avaient le profil idoine pour ce poste, selon les pompiers volontaires. « Mais le Sdis en a décidé autrement et a nommé un futur chef de centre en provenance d’une autre caserne » témoigne un pompier sous couvert d’anonymat. « Il n’y a aucune considération de la part de la hiérarchie. Nous sommes des pions ! »
« Profond mécontentement »
Sans représentation syndicale, les sapeurs-pompiers volontaires ont donc décidé d’afficher publiquement leur malaise par ces banderoles. « Toutes ont été retirées dès dimanche par la hiérarchie. Mais la population a eu le temps de savoir qu’il y a un profond mécontentement. On nous en parle depuis. » Une réunion est donc prévue cette semaine avec la direction afin d’éteindre ce nouveau foyer qui couve.
1é août 2019 – Finistère: les pompiers rejoignent le mouvement de grève national
https://france3-regions.francetvinfo.fr
le 12/08/2019 – Les pompiers du Finistère ont déposé un préavis de grève. Ils rejoignent ainsi le mouvement de protestation national
Les sapeurs-pompiers du Finistère sont en grève depuis ce lundi 11 août 2019. Ils ont décidé de se joindre au mouvement national. Le préavis porte sur le projet de réforme de la fonction publique, la réévaluation de la prime de feu ainsi que sur les effectifs.
Les revendications s’adressent au gouvernement et non au service départemental de secours.
Pas d’incidence sur les services de secours
Le préavis de grève concerne les 450 sapeurs-pompiers professionnels du département et court jusqu’au 31 août. Il n’aura pas d’incidence sur les interventions des pompiers car ceux-ci ont l’obligation d’assurer la continuité du service public et sont donc réquisitionnés. Dans les faits seuls quelques pompiers seront effectivement en grève chaque jour.
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